Mystère M, je pensais il y a vingt ans que le refus de diriger un parti (le PSC/CDH) découlait d’un manque d’ambition voire de courage politique. Je crois que je me suis trompé. La dignité, en politique, c’est l’inverse de la vanité. C’est défendre là où on est les plus fragiles… Par les temps qui courent, cette qualité qu’on vous reconnait de manière posthume est de celles qui honorent. De ce livre publié en 1999, « le mystère Maystadt », je retiens ces moments de grande solitude au 12, rue de la Loi, l’adresse du cabinet des Finances. Face à moi, un sphinx. Quand sont venues les deux ou trois zones d’ombre sur votre carrière linéaire (ces questions renvoyant à une certaine complaisance face à de grands fraudeurs déguisés en banquiers – ou l’inverse), il y eut ces longs silences à la japonaise. Des secondes interminables qui s’égrènent, votre regard plongé dans l’assiette et l’erreur à ne pas commettre à la minute fatidique : poser la question autrement, de manière moins directe et perdre la bataille quand vous répondiez hors du sujet…
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