A défaut d’être le plus honnête, Stéphane Moreau serait-il l’homme le plus rusé de Belgique ? Attendu de pied ferme au Parlement wallon, ce vendredi, le patron de la nébuleuse Nethys (ex-Tecteo) s’est joué une nouvelle fois de ses contradicteurs. A priori, face à une commission d’enquête parlementaire, le Liégeois Moreau aurait pu se sentir un peu seul et perdu dans ses petits souliers. La justice le suspecte de faux en écritures – il aurait préparé de faux documents pour berner les parlementaires et en aurait fait disparaître d’autres. Et ces accusations diffuses s’ajoutent à des procédures pénales largement et précisément décrites par mon collègue David Leloup dans le n°5 de Médor dont vous voyez la couverture ci-contre. Bref, Moreau est un homme traqué, surveillé et qui n’inspire plus vraiment confiance. La machine de guerre qu’il a produite est-elle l’outil qui permet à la Wallonie de gérer au mieux son avenir en termes d’énergie, de télédistribution ou de médias ? Ou un outil opaque pour partager des mandats, en échange de silences complices. Pendant deux heures, ce vendredi matin, Moreau a fait la leçon aux parlementaires. Il est remonté aux sources des secteurs économiques qu’il contrôle. En 1923… Il a entouré sa défense d’une kyrielle de détails peu importants et d’analyses pertinentes perdues dans la masse. Il s’est joué des questions, qu’il a essayé de reporter après… l’heure des journaux télévisés. C’était gros comme une maison. Culotté comme sa tentative réussie d’obtenir le retrait d’un juge d’instruction qui l’ennuyait un peu trop, il y a quelques années. « Un ami ministre m’a dit que… », « pour les plus jeunes parlementaires, je voudrais expliquer que… », « ce slide est important (il en avait préparé 398 !), car il vous permettra peut-être de comprendre que… » « pour répondre anticipativement à vos questions, je dois vous dire que… » Petits sourires hautains et grande maîtrise. Mais aucun éclaircissement sur ce qu’on lui reproche : d’avoir géré une boite privée financée par l’argent public en fermant la maison à double tour.
Cela me paraît une excellente technique ……pour ne pas répondre sur le fonds. Abrutir les membres de la commission sous une avalanche de détails de stratégie, de management, …etc pour leur démontrer qu’ils » ne connaissent rien » et les mettre de facto dans une position de faiblesse. C’est une excellente manipulation psychologique…..qui malheureusement semble avoir porté ses fruits. C’est un truc vieux comme le monde …..exiger le droit à la parole et se disperser durant des heures sur des futilités qui en fin de compte n’ont rien à voir avec le cœur du débat…😡
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