La Belgique, ses terroristes et ses drôles d’indics

Qui infiltrait qui à l’époque des départs massifs en Syrie ? Plusieurs « taupes » surveillaient le rabatteur Jean-Louis Denis et le chef du recrutement Khalid Zerkani, dont les procès se termineront cet automne. Tuyaux percés et infos tardives : le résultat est consternant. Et la Belgique préfère se taire sur ces échecs… (Article paru dans Le Soir Mag du 14 septembre 2016).

Voici un extrait de cet article:

« Durant toute l’année qui a précédé leur arrestation, au début de 2014, le prédicateur Jean-Louis Denis et le chef recruteur Khalid Zerkani figuraient parmi les hommes les mieux surveillés du pays. Perquisitions, mises sous écoutes et techniques spéciales d’infiltration ont donné à la justice belge un tableau très précis des intentions de ce réseau criminel tissé au départ du Quartier maritime de Molenbeek, en bordure du canal. Voici ce qu’avait notamment constaté l’agent infiltrant parachuté dans ce panier à crabes par le Parquet fédéral, de juillet 2013 à février 2014 : « Nous sommes passés de l’anodin en matière de formation religieuse à une vision de rupture par rapport aux sociétés non-musulmanes. Le but est évidemment de faire l’apologie du rejet de l’Occident et de préparer l’impétrant à la pratique du jihad offensif. » Déjà à l’époque existaient des indices sérieux de trafic d’armes, de collecte d’argent et d’achat de matériel (au Décathlon ou dans des stocks américains) pour les départs en Syrie. Mais ces informations n’ont pas perturbé la machine à recruter. Le kamikaze de Zaventem Najim Laachraoui s’est envolé en Syrie, une première fois, le 17 février 2013. Le coordinateur des attentats de Paris Abdelhamid Abaaoud est parti le même mois. Leurs complices ont pris leur sillage. Pourquoi le repérage intensif de ces réseaux subversifs n’a-t-il pas conduit à des arrestations plus rapides ? Comment autant d’informations précieuses ont pu être gaspillées ? Quel était le rôle exact, l’affectation précise et l’efficacité des « taupes » disposées sous le terreau djihadiste bruxellois ? A l’image du mystérieux Abdelkader El Farssaoui, à ce point infiltré dans la mélasse qu’il a donné l’impression de travailler pour… l’Etat islamique. « Je ne comprendrai jamais votre pays, commente un journaliste britannique. Un indic qui conduit des jeunes combattants jusqu’aux aéroports ? Chez nous, cela aurait provoqué un scandale d’Etat »…  »

 

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