Reynders, la « cible » ?

Dans le flot de révélations sur ce « Kazakhgate » qui éreinte un député MR, Armand De Decker, une petite information est passée inaperçue. Selon Le Soir, l’actuel ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a été entendu par la justice. « Un ténor du gouvernement qui doit s’expliquer devant des policiers, c’est pourtant très rare, commente un député qui a de la bouteille. J’ai beau chercher dans ma mémoire. Je n’en ai pas le souvenir… » [Extraits de l’article publié dans Soir Mag, le 14 décembre]capture-reynders

Une commission d’enquête parlementaire va devoir tirer cette affaire d’Etats au clair. Et, chut, tous les regards se portent sur… Didier Reynders. « Oui, il est le personnage-clé de cette saga. Celui qui sait assurément ce qui s’est passé. Celui qu’il fallait convaincre ou amadouer. Tout le monde l’a compris. Mais personne ne le dira ouvertement », susurre un membre de cette commission très nerveuse. Le raisonnement qui circule : si l’Elysée est intervenu pour éviter au milliardaire belgo-kazakh Patokh Chodiev un procès pour corruption devant le tribunal de Bruxelles, il n’a pu faire autre chose que « sensibiliser » l’alter ego, le vrai relais politique de Nicolas Sarkozy en Belgique. Ni Albert II, ni Leterme, ni De Decker. Mais Didier Reynders. L’homme le plus costaud de ce gouvernement belge en crise, qui cumulait à l’époque la fonction de Vice-Premier ministre et la présidence du MR. L’ami personnel. Celui qui coupait les files pour approcher le héros, à Paris, quand Sarkozy a été nommé à la tête de l’UMP ou élu à la présidence de la France. Celui qui, comme l’un ou l’autre personnage mis en cause dans cette affaire d’Etat, fait partie de la Compagnie des Mousquetaires d’Armagnac. Un club sélect cherchant à réhabiliter la gloire de la France, en vantant sa gastronomie. C’est un ex-sénateur du Gers qui occupe le poste envié de « capitaine » de compagnie. Son nom est à coucher dehors : Aymeri de Montesquiou-Fezensac d’Artagnan. Il connait le Kazakhstan comme sa poche et sous la présidence Sarkozy, cela lui a valu le poste de représentant (très) spécial de la France en Asie centrale. Dans des mails interceptés par la police, il était FM pour « Fleuret Moucheté ». Mis en examen pour corruption, il a affirmé sans rire que les 199.000 euros de commissions empochés n’ont rien à avoir avec le fameux contrat de livraison d’hélicoptères au Kazakhstan.

 

 

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